Qui est une question de survie.
Le truc spirituel qui nous regarde de là-haut n’en manque jamais, alors heureusement qu’elle en a, de l’humour. La vie n’est parfois qu’une grosse blague. Cynique ou bon enfant, excellente ou de mauvais gout. Et en ce moment, de Chambéry à Paris, des bras câlins de sa mère aux bars parisiens, place des Abbesses, on ne peut pas dire que Chloé se marre beaucoup ! Des « bras » aux « bars », tiens, encore une autre anagramme qui ne manque pas de sens, la chaleur comme dénominateur commun. Bref, ce 26 novembre 2017, elle ne peut pas dire qu’elle s’éclate. Ou juste la gueule. Au vin rouge, comme toujours. L’écran du Mac en veille, elle a l’impression de s’endormir elle-même. Ou de sombrer. Désormais à des années-lumière de Chambéry, de la vie qu’elle désire dans sa chair. Ses seuls impératifs de la semaine ? S’actualiser sur pôle emploi et passer à la pharma. Glauque. Elle sait bien qu’elle ne vend pas du rêve, comme son rêve n’est pas à vendre. Et étrangement, grâce à lui et grâce à ses chiasmes, elle garde le moral. Et ce fameux sens de l’humour… même s’il devient de plus en plus noir. En même temps, la jeune femme est connue pour ça. Si son entourage devait la décrire, elle pense que leurs premiers mots, avant même de sortir « douce », « artiste », « sensible » ou « timide », seraient « drôle » et « ironique », voir même « cynique ». Oui, elle aime rire et par-dessus-tout, faire rire. Elle ne sait pas du tout pourquoi. Comme l’écriture, elle a ça en elle depuis le début. Elle ne peut pas s’empêcher de jouer avec les mots, de chambrer et d’user du second degré. Aux éclats de rire, elle est accro. A l’oral, c’est devenu sa façon privilégiée de communiquer. De montrer qui elle est. De se démarquer mais aussi de remarquer qui vaut le coup dans la pièce tamisée. Oui, c’est aussi une façon de séduire et d’être séduite. En toute discrétion et en toute intelligence, l’humour faisant appel à l’esprit. Aux capacités intellectuelles. Et si Chloé aime séduire avec finesse, elle aime encore plus être courtisée par des gens intelligents. En d’autres mots, elle est sapio-sexuelle. Elle est irrésistiblement attirée par les gens érudits. Et à ses yeux, un mec marrant est un mec émotionnellement intelligent, l’humour exigeant un savant mélange d’observation, de sensibilité, d’improvisation, de spiritualité, d’analyse et de neurones. Clairement, Chloé ne pourrait jamais se la faire avec un mec sans arrières pensées qui ne pige même pas les doubles sens et les seconds degrés. Jamais. Pour que son attention soit captée, elle a besoin de sentir que le mec maitrise l’ironie, qu’il possède le sens de la répartie. Et, si possible, qu’il soit naturellement extraverti, sans en faire des tonnes. La jeune femme aime les mecs qui savent parler mais aussi se taire, se montrer attentifs, capables de penser ou de réfléchir vite, de s’adapter, de tirer le comique d’une situation et de capter l’énergie cosmique des gens. Ça en devient mystique et même carrément érotique. Parce que, oui, un mec qui la fait rire excite son cerveau… mais pas que : il la touche en plein cœur et au fond de la culotte. Chloé aura férocement envie de lui et pas forcément pour une seule nuit. L’humour et l’intelligence qui en découle, à ses yeux, sont encore plus importants que le physique méditerranéen qu’elle aime tant, vous savez. Plus importants que la peau hâlée, les 190 centimètres et les cheveux bouclés, longs et bruns, remontés en chignon. Plus sexy que la voix rauque, les traits androgynes ou les fossettes ! Même si tout ça, ça l’a toujours fait fondre. Parce que mine de rien, contrairement à la beauté, il n’est pas facile d’être drôle. Pas facile ou pas gratuit. Le sens de l’humour n’est pas offert à tout le monde et qui plus est, il ne peut être acquis en cours de route. Peu importe les efforts et les tentatives. Chloé prend donc très au sérieux un mec qui ne s’y prend pas. Ou du moins, elle lui donne le bénéfice du doute avant de passer la seconde ou au prochain.
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